La RSE crée de la valeur

Les financiers ont du mal à prendre en compte la responsabilité sociétale dans la valorisation d'une entreprise.

Intuitivement, chacun comprend qu'à masse salariale équivalente, si dans l'entreprise A 100 % des salariés sont motivés, et dans l'entreprise B seulement 50 %, l'entreprise A vaut davantage que l'entreprise B. Mais les mécanismes permettant d'expliquer ou de prédire un goodwill en le raccordant à des actifs immatériels directement liés à la RSE sont encore loin d'être établis de manière robuste.

Patrick Baud est l'un des premiers théoriciens du lien entre la gestion des valeurs de responsabilité et la performance financière.

Vous pouvez consulter ici le résumé du résultat de ses recherches, publiées en 2007 par l'ENSAM dans le cadre de son master spécialisé en gestion globale des risques.

A ce jour, le développement des volumes gérés et les outils d'évaluation des fonds ESG permettent de matérialiser la sur-performance financière des entreprises responsables.

 

La RSE crée de la compétitivité

Les entreprises françaises ont globalement un problème de compétitivité prix et hors prix. Une montée en gamme est souvent le seul moyen de sortir du cercle vicieux. La RSE dope la compétitivité avant tout grâce aux avantages managériaux qu'elle procure. Les trois sources d'avantages constatés sont un meilleur rendement des capitaux, un potentiel de croissance accrue, et une meilleure maîtrise des risques.

 

Pour les entreprises françaises, le chemin est encore long

Les entreprises doivent s'engager sur un made in France responsable. C'est vital pour notre industrie. Le gouvernement allemand l'a bien compris et fait la promotion du « Konzept » de « CSR made in Germany. Les entreprises allemandes vendent à l'international grâce à leur positionnement haut de gamme sur la qualité du produit. Mais à terme cela ne suffira plus, il faudra vendre la qualité de l'entreprise elle-même, sa responsabilité sociétale... Lorsque les panzer de la RSE allemande vont débarquer, je crains que si nous, en France, nous ne sommes pas en ordre de marche, nos parts de marché continueront à baisser. (Gérard Schoun, RSE France)

L'enjeu est aujourd'hui de développer une métrique chaque fois que c'est possible pour démontrer le bien-fondé d'une démarche RSE en termes de création de valeur sans toutefois sombrer dans l'obsession du chiffre. Le mot de la fin pourrait alors être celui-ci :

«Tout ce qui compte ne peut pas nécessairement être compté. Tout ce qui peut être compté ne compte pas nécessairement.» Albert Einstein